Plongeon exigeant au cœur du Taopunk

Lorsque le studio Taïwanais Red Candle lançait en 2022 la campagne de crowdfunding autour de Nine Sols, de nombreux joueurs ont vu en ce jeu le digne héritier de Hollow Knight (la légende raconte l’existence d’une suite à ce jeu…). Un Metroidvania exigeant, entièrement dessiné à la main dans un superbe univers Taopunk (futurisme cyberpunk mélangé à des éléments traditionnels de l’Asie de l’Est), tout était présent pour attirer l’attention des joueurs. Après une démo très agréable et plus de treize millions de dollars récoltés (pour trois demandés), Nine Sols est enfin disponible. Que penser du jeu ? Réponse en quelques lignes.

Les pérégrinations de Yi

Dans Nine Sols, le joueur prend le contrôle de Yi, personnage mystérieux réveillé par un enfant humain. On apprend rapidement que Yi fait en fait partie des neuf souverains du royaume de New Kulun (Sols) mais a payé sa méfiance envers les décisions de ses comparses. Dans un univers au départ très obscur, Yi devra donc affronter les huit Sols afin de dévoiler les mystères de ce monde.

Si le jeu mise avant toute chose sur un gameplay aux petits oignons, les premiers points qui sautent aux yeux sont la beauté des univers créés par les développeurs et le scénario finalement très fourni du jeu. En effet, plus on avance dans le monde de Nine Sols, plus on comprend à quel point les ressorts entourant l’aventure de Yi ont une importance primordiale pour son monde. Si le jeu est très (trop) bavard et se perd souvent dans des dialogues inutilement longs, il est loin d’être avare en ce qui concerne son lore.

Notons également qu’à l’heure actuelle, le jeu n’est disponible qu’en anglais. Si un joueur ne gérant pas la langue de Shakespeare aura du mal à comprendre tous les tenants et aboutissants du scénario, ce n’est en aucun cas un point bloquant pour profiter du jeu et de ses principales qualités.

Nine Sols ou le premier « Sekirollow Knight » ?

Nine Sols est un Metroidvania classique dans sa construction. Comprenez par là que le jeu s’articule autour d’un univers labyrinthique dont tous les secrets se dévoileront au fur et à mesure des compétences que débloquera Yi. Nécessitant une trentaine d’heures afin de le compléter à 100%, Nine Sols ne brille pas par son originalité au départ. C’est sur le gameplay de combat que le jeu de Red Candle tire son épingle du jeu.

Sans timing, la puissance n’est rien

Le système de combat de Nine Sols est en effet aussi excellent et motivant qu’exigeant. Tournant autour de parades et de timings, à l’instar d’un Sekiro, le gameplay des combats de Yi est particulièrement agréable quand il est pris en main. Capable d’esquiver les attaques ennemies, Yi concentre surtout ses capacités autour des parades et contres. Effectivement, en contrant les attaques de base des ennemis, Yi peut étourdir ses ennemis et leur asséner un contre dévastateur.

Rapidement, le jeu propose des variantes dans les combats. Des attaques puissantes, que seuls des contres particuliers peuvent altérer par exemple, Nine Sols réussit à rapidement renouveler son excellent gameplay de combat. Contres aériens ou contres chargés, les derniers combats du jeu obligent le joueur à souvent s’adapter à l’adversité. En particulier face aux boss.

Des boss marquants

Au-delà de son univers magnifique et varié, de son système de combat presque parfait, de phases de plateforme intéressantes, Nine Sols brille sur les combats de boss qu’il propose. Chacun d’entre eux est unique et demande aux joueurs de l’apprentissage et de la patience. À l’instar d’un Sekiro, une nouvelle fois, chaque victoire face à un boss offre au joueur une satisfaction rare.

Les boss de Nine Sols sont sur la fin du titre parmi les ennemis les plus difficiles à vaincre pour un Metroidvania. Heureusement, pour les combattre, Yi est armé et offre au joueur des possibilités de personnalisation.

Exigeant et personnalisable

Nine Sols propose de nombreux éléments de personnalisation dans son gameplay, en piochant une nouvelle fois dans les idées des maîtres du genre. À l’instar d’Hollow Knight, le joueur peut allouer à Yi des pouvoirs particuliers grâce à des badges limités dans leur nombre.

En plus de ces badges, Yi remplira au fur et à mesure de ses aventures un arbre de compétences classique. Enfin, grâce à de nombreuses quêtes annexes, le joueur peut encore améliorer les capacités de Yi (augmenter le nombre de points ou de possibilités de contres par exemple). Enfin, Yi est rapidement armé d’un arc, lui aussi personnalisable, permettant d’ajouter une arme à distance à l’arsenal du héros.

Nine Sols est bien la pépite indé attendu

Magnifiquement présenté dans son univers entièrement dessiné à la main, proposant un gameplay exigeant, mais extrêmement satisfaisant et doté d’une durée de vie conséquente pour un tel jeu, Nine Sols est bien la pépite attendue par les joueurs. Aucune des trente heures passées ne m’a semblé longue et la satisfaction ressentie lors de certaines victoires m’a rappelé certains des meilleurs jeux de ces dernières années. Malgré son côté très bavard et sa seule disponibilité en anglais, Nine Sols est un excellent jeu. En attendant l’arlésienne Silksong, les amateurs du genre ne doivent pas hésiter !